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Hadès et Perséphone

St. Clair (S.), Hadès et Perséphone. A touch oh darkness – Paris : Hugo Roman, 2022. – 372p. – ISBN : 9782755696073

St. Clair (S.), Hadès et Perséphone. A touch of ruin. – Paris : Hugo Roman, 2022. – 413p. – ISBN : 9782755664546

Crédit image. Première de couverture – Hugo Roman éditions

Les mythes gréco-romains ont traversé les siècles grâce aux conteurs, mythographes et historiens qui les ont relatés, rapportés ou décrits. Certaines légendes ont suscité plus d’engouement que d’autres. C’est le cas du mythe d’Hadès et Perséphone qui, déjà dans l’Antiquité grecque, était conté dans une multiplicité de sources[1]. De nos jours, l’histoire connaît toujours un beau succès. Adapté aussi bien en bande dessinée[2], qu’en manga[3] ou à travers des livres destinés à la jeunesse[4], le mythe du roi des Enfers et de son épouse fait aussi l’objet de la trilogie de Scarlett St. Clair, des romans qui s’inscrivent dans le genre littéraire qu’est la new romance, autrement dit écrits pour un public de jeunes adultes friands de romantisme érotique, dans la lignée de Cinquante Nuances de Grey ou After[5].

            Perséphone est un personnage de la mythologie grecque qui apparaît déjà dans l’Iliade et l’Odyssée[6]. Dans ces épopées, elle est toujours mise en relation avec Hadès et le monde des Enfers, et est présentée une fois comme la fille de Zeus[7]. L’épisode le plus célèbre de son mythe est avant tout conté dans l’Hymne homérique à Déméter[8], ainsi que dans la Théogonie[9], même s’il y est décrit plus brièvement. Dans ces versions, Perséphone est la fille de Zeus et de Déméter, déesse de la terre, de l’agriculture et des moissons. Un jour qu’elle était occupée à cueillir des fleurs sauvages en compagnie des Océanides, dans la plaine d’Enna en Sicile, elle fut enlevée par Hadès, le dieu des Enfers, qui s’était épris de la jeune fille. Déméter, folle d’inquiétude, erra d’un bout à l’autre du monde à la recherche de sa fille pendant neuf jours, sans boire, ni manger, laissant la terre dans l’abandon le plus total. Le dixième jour, elle apprend d’Hélios l’identité du ravisseur de sa fille ainsi que la complicité de Zeus dans ce rapt. S’éloignant de la compagnie des dieux et cherchant la solitude, la déesse continue son deuil et rien ne pousse sur la terre pendant un an. La race des hommes est menacée d’extinction. Les dieux se relaient auprès de Déméter pour la persuader de cesser son deuil, rien n’y fait. Finalement, Hermès est envoyé aux Enfers pour convaincre Hadès de rendre Perséphone à sa mère. Celui-ci y consent, mais il fait manger des grains de grenade à sa jeune épouse avant de la laisser retourner auprès de sa mère. La jeune fille, liée aux Enfers par cet acte, se doit d’y retourner pendant quelques mois. Déméter rétablit la fertilité sur terre et l’alternance des saisons est créée par les allers et retours effectués par sa fille entre le monde des Enfers et le monde d’en haut.

Crédit image. Première de couverture – Hugo Roman éditions

            Scarlett St. Clair s’inspire de ce mythe mais en l’inscrivant dans un temps différent. Elle imagine une société, contemporaine de la nôtre, dans laquelle déesses et dieux grecs vivent dans le monde des mortels mais toujours en possédant des pouvoirs. Ils sont considérés comme des vedettes par les êtres humains et jouissent d’un statut particulier. L’autrice situe son histoire dans un pays qu’elle intitule la Nouvelle Grèce dont une des villes principales, celle dans laquelle vit son héroïne, s’appelle la Nouvelle Athènes. En introduisant des éléments du monde antique dans un contexte contemporain, elle réussit le tour de force de créer un monde plausible remplit de références qui font le bonheur des antiquisants. Ainsi, commerces et lieux publics ont des noms qui se référent directement à la mythologie comme le restaurant La pomme dorée, qui renvoie à la pomme que jette Eris, la déesse de la discorde à la plus belle des déesses, ce qui engendrera une dispute entre Athéna, Héra et Aphrodite et sera à l’origine de la guerre de Troie. Il est fait mention également du café Mithécos qui tient son nom de Mithécos de Syracuse, cuisinier et auteur de livres de cuisine sicilien de la fin du Ve siècle avant J.-C., ou encore des quartiers des plaisirs qui portent des noms comme Hétaïre – référence aux « courtisanes » de l’Antiquité grecque – ou Erotas – dont le nom nous fait implicitement penser à Eros, divinité de l’Amour et de la puissance créatrice. Nous retrouvons aussi la Lyre, une salle de concert dans laquelle se produit Apollon et qui renvoi à son instrument fétiche. Dans la trilogie, chaque déesse ou dieu possède également de nombreuses industries ou commerces qui sont des références à leurs pouvoirs, animaux ou emblèmes favoris ou même aux mythes qui leur sont propres. Aussi, Hadès devient le propriétaire de deux boîtes de nuit emblématiques, Nevernight et l’Iniquité, dans lequel les mortels peuvent parier contre lui, Aphrodite possède plusieurs magasins de haute couture dont la Perle et une boîte de nuit appelée La Rose, tandis que Dionysos est producteur de vins et détient un bar intitulé les Bacchanales en référence aux fêtes organisées dans la mythologie grecque en son honneur. Zeus, quant à lui, est le directeur d’une agence de publicité Oak and Eagle, dont le nom renvoie à ses deux animaux favoris, et sa femme, Héra, possède trois hôtels comme l’Olympe, le Pégase ou encore le Paon Émeraude, ce dernier faisant penser à son animal totem. Aucun des noms n’a été laissé au hasard. C’est ainsi que l’hôpital de la ville s’appelle Asclépios, en l’honneur du fils d’Apollon et dieu de la médecine et que l’hôpital pour enfants porte le nom de son épouse, Epione. Les séries et films télévisés sont également inspirés de la mythologie antique. C’est le cas du film préféré de Perséphone, Pyrame et Thisbé, qui raconte l’histoire tragique de ces deux amants, s’aimant malgré la rivalité de leur famille et qui finirent par trouver la mort de manière dramatique comme le raconte si bien Ovide[10]. C’est également le cas de la série Les Titans après la nuit qui a l’air d’être un blockbuster dans le monde inventé de Scarlett St. Clair et qui traite de la façon dont les Olympiens ont vaincu les Titans. Enfin, même les lieux sont des références explicites à la Grèce antique. Ainsi, Perséphone qui a abandonné son diplôme de botanique – référence explicite à son titre de déesse du Printemps – pour le journalisme travaille au journal News Athens News dont le siège est installé dans un gratte-ciel nommé Acropole qui domine la ville, ce qui fait immanquablement penser à l’Acropole d’Athènes. Lexa, la meilleure amie de Perséphone, vient, quant à elle, d’Ionie, une ville dont le nom fait référence à la région du même nom située dans l’Ouest de l’Asie Mineure.

            Scarlett St. Clair reste néanmoins fidèle à certains éléments de l’Antiquité. Par exemple, certains dieux portent des vêtements comme le peplos ou le chiton, vêtements antiques dont on retrouve de nombreuses mentions aussi bien dans les textes que dans l’iconographie antique. Les compétitions sportives qui sont suivies par un public nombreux dans le roman sont également les mêmes qui avaient court dans l’Antiquité grecque. Ainsi, le Pentathlon qui est mentionné dans le premier tome de la trilogie était pratiqué par les athlètes antiques et regroupait des épreuves de disque, de javelot, de saut en longueur, de course et de lutte. De même, les jeux Panhelléniques qui sont également décrits dans ce tome avaient bien court dans l’Antiquité. Enfin, la description des Enfers de Scarlett St. Clair est conforme à tous les mythes qui les décrivent. Nous y retrouvons une vision du monde d’en bas divisé en plusieurs parties, tout comme l’avait décrit Homère. D’abord, les Champs Élysées dans lesquels séjournent les âmes des justes[11] et dans lesquels se retrouve Lexa, l’amie de Perséphone, qui vient de mourir dans le second tome (p. 438), mais également le Tartare dans lequel sont envoyés les criminels[12] – dans le second tome Pirithoos qui a tenté de kidnapper Perséphone finit sa vie là-bas. Perséphone, quant à elle, visite souvent le Pré de l’Asphodèle, là où demeurent la plupart des âmes des morts et près duquel se tient le palais d’Hadès[13]. L’autrice a également décrit quelques-uns des nombreux fleuves du monde d’en bas comme le Styx, qui donne l’invulnérabilité à qui est trempé dans ses eaux et dans lequel Perséphone faillit se noyer dans le premier tome, le Phlégéthon qui entoure la prison des mauvaises âmes ou encore le Léthé dont les eaux permettent d’effacer entièrement la mémoire et que les âmes des justes doivent boire pour intégrer un nouveau corps et recommencer une vie humaine, et que Lexa boit lorsqu’elle quitte les Champs Élysées pour séjourner dans le Pré de l’Asphodèle (p. 420). Nous croisons également des personnages essentiels des Enfers comme Charon, le passeur, qui fait traverser le fleuve aux nouveaux morts dans sa barque (p. 147 du premier tome), Minos, Éaque et Rhadamanthe, les juges des Enfers (p. 458 du second tome) ou encore Thanatos qui tient le second rôle dans la trilogie et est décrit comme un dieu très beau mais triste, qui vient chercher les vivants pour les amener aux Enfers, personnification de la Mort dans la mythologie antique. On y croise également Orphée, qui est venu chercher l’amour de sa vie aux Enfers, ou encore Tantale, qui vit un supplice au Tartare lui qui ne peut ni boire ni manger alors qu’il est écrasé par une faim et une soif dévorantes. Enfin, Scarlett St. Clair mentionne la tradition de l’Antiquité grecque qui voulait que la famille du mort glisse une obole symbolique dans sa bouche pour payer Charon et pouvoir accéder aux Enfers. En effet, dans le second tome, Perséphone découvre qu’on ne peut entrer dans l’Iniquité, une des boîtes de nuit appartenant à Hadès, qu’en payant une obole, référence à cette coutume antique.

            Si le contexte de l’histoire est ainsi un mélange d’antiquité et de modernisme, il en va de même pour le fond du roman. Aussi, nous retrouvons les grandes caractéristiques du mythe d’Hadès et de Perséphone, même si le mythe s’inscrit pleinement dans un monde moderne et contemporain. C’est ainsi que nous retrouvons le schéma principal du mythe, le kidnapping de Perséphone par Hadès, que ce soit dans le premier tome où le roi des Enfers veut emporter la jeune déesse car il se sent seul (p. 417) ou bien dans le second tome lorsque Hadès l’enlève et lui dit « chérie, tu es dans mon royaume. Tu resteras ici jusqu’à ce que j’en décide autrement » (p. 144). La royauté de Perséphone, qui, dans la mythologie grecque, est considérée comme la reine des Enfers, est aussi mentionnée assez souvent dans la trilogie. D’abord, par les âmes des Enfers qui, dans le premier tome, offrent une couronne à la déesse pour l’honorer comme leur reine. Puis, dans le second tome, lorsque Hadès veut épouser Perséphone et l’appelle « ma reine » plusieurs fois. Enfin, toujours dans le second tome, Hadès et Perséphone apparaissent sur leurs trônes respectifs, convoquant Déméter aux Enfers pour qu’elle libère la déesse du Printemps de son emprise (p. 399). La grenade, élément fondateur du mythe puisque c’est par ce fruit que Perséphone est attachée aux Enfers, est également évoquée dans la trilogie. La première mention du fruit est faite dans le premier tome (p. 137) lorsque la déesse du Printemps visite un marché aux Enfers et qu’elle tombe sur un étal de pommes, d’oranges, de figues et de grenades. La grenade revient ensuite sous la forme de fruits dans un panier porté par Yuri, la meilleure amie de la déesse aux Enfers, ou encore par un grenadier qu’Hadès a fait pousser dans son monde, grenadier sur lequel Perséphone s’entraîne à développer sa magie dans le second tome. Nous pouvons également voir dans le contrat que Perséphone conclut avec Hadès dans le premier tome ou le fait qu’ils s’unissent au chapitre dix-huit de ce même tome deux façons de lier la déesse du Printemps aux Enfers, tout comme la grenade l’y attachait dans la mythologie grecque. C’est d’ailleurs à cause de cette grenade que, dans l’Hymne homérique à Déméter ou La Théogonie d’Hésiode[14], Perséphone doit passer quelques mois aux Enfers et quelques mois auprès de sa mère. Scarlett St. Clair n’a pas oublié cet épisode car son héroïne est sans cesse tiraillée entre le monde des mortels et celui des Enfers et n’arrive pas à choisir dans quel monde elle veut vivre. C’est Hécate qui lui dira, dans le second tome, qu’elle a le choix et, qu’en tant que déesse, elle peut vivre un peu dans chaque monde si elle en a envie (p. 296). Si, dans l’Odyssée[15], Perséphone partage avec Hadès ses pouvoirs et son contrôle sur les morts, nous pouvons y voir une référence dans le second tome, lorsque la jeune déesse accueille les âmes nouvellement mortes aux Enfers. Enfin, trois autres éléments sont largement inspirés du mythe antique. Le premier est le surnom de Perséphone, Korè, qui évoque le titre cultuel utilisé comme nom propre dans l’Hymne homérique à Déméter ou l’Héraklès furieux d’Euripide[16]. Le second est le bois de Perséphone rempli de saules et de peupliers qu’Ulysse trouve lorsqu’il descend aux Enfers dans l’Odyssée[17] et qu’Hadès fait pousser pour Perséphone dans le premier tome de la trilogie. Enfin, le dernier élément est le symbole des Enfers qui est mentionné dans le premier tome des romans de Scarlett St. Clair. Il y est dit que ce symbole est les narcisses, la fleur préférée d’Hadès. Si cette information n’est pas vérifiable dans les mythes antiques, l’on peut quand même y voir un clin d’œil aux fleurs que cueillait Perséphone dans la plaine d’Enna lorsqu’elle fut enlevée par Hadès.

            Scarlett St. Clair s’est également très bien renseignée sur le dieu des Enfers Hadès. Il est difficile de se référer aux mythes dans lesquels il apparaît car il y en a très peu, les Grecs étant superstitieux quant au dieu des Enfers et évitant au maximum de le mentionner. D’ailleurs, il était déconseillé de prononcer son prénom vu la crainte qu’il inspirait, et c’est pourquoi on l’appelait par des surnoms comme Le Riche – Scarlett St. Clair lui prête même le pouvoir d’extraire les joyaux et métaux précieux –, Pluton ou Aïdoneus qui apparaissent dans l’Iliade[18] mais également dans le premier tome de la trilogie. Dans le second tome, il est fait mention qu’Hadès est né des ténèbres et qu’il se complaît dans l’ombre. C’est une information inexacte car le roi des Enfers est né, comme ses frères et sœurs, de l’union entre Cronos et Rhéa. Pourtant, il a reçu l’« obscurité brumeuse »[19] du monde d’en bas chez Homère et c’est pourquoi il peut paraître si à l’aise dans les ténèbres. Dans la mythologie grecque, son union avec Perséphone passait pour être inféconde. Dans les dernières pages du second tome de la trilogie, il explique ainsi à sa femme pourquoi il ne pourra jamais avoir d’enfant. Scarlett St. Clair a inventé une histoire de sauvetage d’enfant, qu’il aurait rendu à la vie en l’arrachant aux griffes des Moires et en leur donnant, en échange, son futur enfant (p. 468). Hadès a plusieurs pouvoirs qui apparaissent également dans les romans. Ainsi, son don d’invisibilité qui apparaît pour la première fois dans l’Iliade[20] sous la forme de son casque d’invisibilité, est connu de Perséphone dans le premier tome qui craint qu’il lui rende visite sans qu’elle le sache et lui fait jurer de ne jamais l’utiliser contre elle. Scarlett St. Clair lui donne le pouvoir de la nécromancie, de la réincarnation, de la résurrection, de la transmigration des morts et du retrait des âmes dans le premier tome (p. 129). S’il n’a pas tous ses pouvoirs, Hadès apparaît comme un dieu puissant dans la mythologie antique. C’est un maître impitoyable qui ne permet à aucun de ses sujets de revenir vivant et c’est pourquoi il refuse, dans le second tome de la trilogie, de négocier la vie de Lexa, l’amie de Perséphone, ce qui pousse la déesse au désespoir. Scarlett St. Clair mentionne également le fait qu’Hadès aime les animaux. Or, s’il est vrai que les Enfers avaient comme gardien Cerbère le chien à trois têtes, les autres animaux qu’elle mentionne sont seulement inspirés de la mythologie comme Typhon qui n’était pas un chien mais une divinité primitive malfaisante, Titan des vents fort et des tempêtes, ou encore Orthos qui est le chien de Géryon, le géant aux trois corps qui garde son troupeau de bœufs.

            C’est pour le troisième personnage important du mythe, la déesse maternelle de la Terre, Déméter, que Scarlett St. Clair a pris le plus de liberté. Elle apparaît dans la trilogie comme une déesse vengeresse, qui a énormément d’emprise sur Perséphone. Si elle n’apparaît jamais aussi terrible dans la mythologie grecque, il ne faut pas oublier que, chez Callimaque[21], Déméter a punit un mortel pour avoir abattu des arbres en lui donnant une faim dévorante qui rien ne peut arrêter et qu’elle a privé le monde de nourriture lorsque sa fille a disparu. D’ailleurs, si elle est montrée comme une mère surprotectrice dans les romans, c’est peut-être parce, dans la mythologie antique, elle a recherché sa fille jour et nuit lorsque celle-ci a disparu.

            D’autres personnages, dieux, déesses ou demi-dieux, qui ont plus ou moins leur importance dans la légende d’Hadès et Perséphone apparaissent au fil de la trilogie. C’est le cas d’Hécate qui devient la déesse modèle de Perséphone, son alliée aux Enfers, sa protectrice, sa servante et sa professeure. Elle l’aide à chaque fois que la jeune déesse a des problèmes, elle lui apprend à canaliser sa magie, elle l’habille lors des grands événements. Hécate a un rôle important dans le mythe de Perséphone. Dans l’Hymne homérique à Déméter[22], c’est elle qui entends les cris de désespoir de la déesse du Printemps au fond de sa grotte des Enfers et qui en informe Déméter. Hécate se joint également à Perséphone lorsqu’elle est condamnée à retourner dans le monde d’en bas plusieurs mois par an et devient sa compagne et sa servante[23]. Dans l’Antiquité, Hécate était vénérée comme la bienfaitrice, celle qui accorde la bienveillance et apporte la victoire et les succès. Elle était également considérée comme la divinité présidant à la magie et aux enchantements, liée au monde des Ombres. C’est à elle que l’ont fait remonter l’invention de la sorcellerie. Or, dans la trilogie de Scarlett St. Clair, Hécate possède un chalet aux Enfers, ce qui la relie au monde souterrain. C’est également elle qui va apprendre à Perséphone à se servir de ses pouvoirs et va l’initier à l’art du poison ou celui des sortilèges d’invocation. D’ailleurs, on la voit dans le premier tome, maudire un mortel (p.312), preuve que c’est une déesse qu’il ne faut pas sous-estimer. Les lampades, nymphes chthoniennes des Enfers et cadeaux de Zeus pour la loyauté de la déesse lors de la Titanomachie, sont également évoquées dans la trilogie. Présentées comme des fées aux cheveux argentés, elles sont les suivantes d’Hécate et l’aident notamment à préparer Perséphone lors des grands événements.

            Hermès, dieu du commerce et du vol, de la ruse et des voyageurs, apparaît aussi dans la trilogie de Scarlett St. Clair. Hermès a un rôle important dans le mythe d’Hadès et Perséphone puisque c’est lui qui est chargé de ramener Perséphone à sa mère lorsque cette dernière découvre l’enlèvement d’Hadès. Dans la trilogie, Hermès devient un des meilleurs amis de Perséphone, celui qui la protège et l’aide dès qu’elle en a besoin. Héraut de Zeus et des dieux infernaux dans la mythologie antique, il ne cesse de faire des allers-retours entre le monde d’en haut et celui d’en bas dans la trilogie et c’est comme cela qu’il rencontre la jeune déesse. Dans l’Odyssée[24], Hermès est celui qui est chargé de conduire les âmes des défunts aux Enfers. Il porte d’ailleurs le nom de Psychopompe, l’accompagnateur d’âmes. Si c’est plutôt Thanatos qui a ce rôle dans les romans de Scarlett St. Clair, Hermès est souvent aperçu aux Enfers, preuve de son lien avec le monde d’en bas. Nous pouvons remarquer que l’autrice s’est beaucoup inspirée des vases antiques pour le représenter dans ses romans dans lesquels il porte des ailes immenses, comme sur les figurations iconographiques antiques. Il s’habille souvent de tenues dorées ou de couronnes de feuilles d’or. Dans le second tome de la trilogie, il est mentionné qu’il a appris à Pandore à être curieuse (p.349). c’est effectivement le cas puisque, dans Les Travaux et les Jours d’Hésiode[25], Pandore ouvre la boîte contenant tous les maux du monde à cause de la curiosité que lui a inculqué le dieu de la ruse.

            Le premier tome d’Hadès & Perséphone fait apparaître deux personnages qui ont plus ou moins leur importance dans le mythe de Perséphone. Le premier est Adonis qui se rapproche de la jeune déesse et tente même d’abuser d’elle à la moitié du livre. Si cet épisode n’a jamais été mentionné dans la mythologie antique, il existe bien un lien entre les deux protagonistes. En effet, dans la Bibliothèque du Pseudo-Apollodore[26], nous apprenons qu’Aphrodite a recueilli Adonis et, touchée par sa beauté saisissante, l’a caché dans un coffre pour le protéger. Elle confie ce coffre à Perséphone qui, curieuse, l’ouvre et découvre le jeune homme. Elle en tombe éperdument amoureuse et le dispute à Aphrodite. Les deux déesses se querellent et Zeus doit mettre un terme à ce conflit. Il finit par trancher : Adonis partagera son temps entre Aphrodite et Perséphone, un tiers avec la première, un tiers avec la seconde et le dernier tiers à la déesse de son choix. Il l’accorde à Aphrodite. C’est pourquoi, dans la trilogie, il est un des favoris de la déesse de l’Amour. Cette dernière est également mentionnée par Scarlett St. Clair. Dans le premier tome, elle conclut un pari avec Hadès pour l’amener à se trouver une femme. Ce pari n’a jamais été évoqué dans aucune source de la mythologie antique. Il est une invention de l’autrice, pour mettre en scène l’une des déesses les plus connues du panthéon grec. Celle-ci fait d’Aphrodite une déesse vengeresse – ce qu’elle est puisqu’elle n’hésite pas, dans la mythologie antique à forcer les filles du roi de Chypre qui refusent de l’honorer à se prostituer ou encore à provoquer la passion de Phèdre pour punir son beau-fils, Hippolyte. Pourtant, on ressent derrière la façade intransigeante de la déesse une douleur, notamment lorsqu’elle évoque son mariage malheureux avec Héphaïstos, son mari boiteux. Sa magie a une odeur de sel de mer et de rose, comme pour évoquer sa naissance dans l’océan et l’un de ses végétaux favoris. Si Aphrodite ne joue qu’un rôle mineur dans les deux premiers tomes de la série, il semblerait qu’elle prenne de plus en plus d’importance par la suite.

            Outre Adonis, nous croisons, dans la trilogie, d’autres amants ou potentiels amants d’Hadès et Perséphone. C’est le cas de Menthé ou Leucé. La première, nymphe des Enfers, a été aimé d’Hadès dans la mythologie antique. Perséphone, jalouse, la maltraite. Pour la protéger, Hadès la transforme en plante, en menthe. Dans le premier tome de Scarlett St. Clair, c’est l’inverse qui se produit. Menthé flirte avec Hadès et c’est Perséphone, jalouse, qui la transforme en menthe et non Hadès. La seconde est une naïade, une nymphe fille d’Océan et Téthys. Dans les mythes antiques, elle est aimée du roi des Enfers. Ce dernier l’enlève et l’emmène dans le monde d’en bas. Lorsqu’elle meurt, Hadès, pour l’immortaliser, la transforme en peuplier blanc qui se dresse sur les Champs Élysées. Leucé apparaît dans le second tome de la trilogie comme une traîtresse qui a trompé Hadès. Ce n’est pas pour la vénérer mais pour la punir qu’il l’aurait alors transformé en arbre. Dans le second tome d’Hadès & Perséphone apparaît également Pirithoos. Selon Homère[27], Pirithoos, fils de Zeus, est le roi des Lapithes et un ami proche de Thésée. Diodore de Sicile[28] raconte que les deux amis jurent de se donner mutuellement en épouse une fille de Zeus. Thésée choisit Hélène de Sparte et Pirithoos Perséphone. Après avoir enlevés Hélène, les deux amis s’en vont donc aux Enfers pour enlever sa reine. Mais ils ne pourront jamais sortir des Enfers. Selon Hésiode[29], Hadès les gardera prisonniers, entravés à un rocher, jusqu’à la venue d’Héraclès qui libérera Thésée. Lorsqu’il veut délivrer Pirithoos, la terre tremble car les dieux ne veulent pas libérer le coupable, Héraclès l’abandonne donc à son triste sort. Scarlett St. Clair s’est librement inspirée de ce mythe. Dans le second tome de sa trilogie, Pirithoos est un jeune homme qui travaille comme agent d’entretien dans les locaux du journal de Perséphone. Il finit par la kidnapper car il est tombé amoureux d’elle. Hadès le retrouve, l’enlève et le séquestre aux Enfers pour le torturer, ce qui se rapproche quelque peu de la version antique de la légende.

            Dans le même tome de la trilogie, nous voyons apparaître un dieu important. Il s’agit d’Apollon, le dieu de la musique, de la poésie, des oracles et de la médecine. Bien qu’aucune source antique n’atteste d’un lien quelconque entre ce dieu et Perséphone, Scarlett St. Clair a instillé dans son roman de nombreuses caractéristiques des mythes qui lui sont associés. Elle décrit le dieu comme l’un des plus beaux dieux, bien qu’elle le représente blond alors que les mythes antiques le mentionnant le dépeignent avec de longues boucles noires aux reflets bleutés comme les pétales de la pensée. Il apparaît pour la toute première fois dans sa trilogie sur un char tiré par des chevaux blancs, portant une couronne dont les tiges donnent l’impression que les rayons de soleil partent de sa tête (p. 254). Pourtant, l’identification d’Apollon avec le soleil dans la mythologie antique est tardive car elle remonte à Euripide, dans un fragment de la tragédie perdue Phaéton[30]. Il n’est pas tout de suite considéré comme le dieu du soleil, c’est Hélios qui l’est. Dans la trilogie, Apollon tient un rôle primordial lorsque, dans le second tome, Perséphone veut dénoncer la maltraitance dont il fait preuve envers ses amant.e.s et notamment son amie Sybil. Cette dernière est une jeune femme qui est devenue l’oracle d’Apollon mais a refusé ses avances. Il n’existe aucune Sybil dans la mythologie antique, mais nous pouvons reconnaître dans son prénom une référence à la sibylle, ces oracles de la Grèce antique, attachées primitivement aux sanctuaires de la déesse Cybèle, qui donnaient des divinations occasionnelles et étaient très indépendantes. Elles étaient considérées comme des incarnations de la sagesse divine et revendiquaient l’originalité de leur prophétie. Les messages qu’elles donnaient pouvaient être interprétés différemment selon la personne qui les recevait, ce dont témoigne Hadès dans le second tome de la trilogie (p. 221). Sybil a donc été déchue de son titre d’oracle pour avoir refusé les avances d’Apollon et Perséphone, pour se venger, écrit un article lapidaire sur le dieu de la musique et ses anciennes amantes. Elle décrit notamment ses amours sulfureux avec Daphnée et Cassandre. La première, fille du dieu-fleuve Pénée, a dédaigné les avances du dieu. Celui-ci n’arrêtant pas de la poursuivre, elle demande alors à son père de la transformer en laurier, arbre qui devient le symbole d’Apollon. La seconde, fille de Priam, a appris la divination auprès d’Apollon. Refusant, elle aussi, ses avances, celui-ci, pour se venger, lui retire le don d’inspirer confiance dans ses prédictions. Plus personne ne la croit, notamment lorsqu’elle prédit la chute de Troie. D’autres amantes sont également citées comme Coronis, Sinopé ou encore Amphissa, bien que les plus célèbres comme Hécube, les Muses ou Cyrène n’apparaissent pas dans la trilogie. Scarlett St. Clair insiste notamment sur la grande histoire d’amour entre Apollon et Hyacinthe. Ovide[31] raconte que Hyacinthos était un prince spartiate d’une si grande beauté que le dieu de la musique serait tombé amoureux de lui. Un jour qu’ils lancent tous les deux le disque, le vent fait dévier celui d’Apollon qui vient frapper Hyacinthos à la tête, le tuant d’un seul coup. Meurtri, le dieu de la musique veut immortaliser son grand amour et transforme alors le sang du jeune homme en fleur, la hyacinthe, dont les pétales rappellerait le nom de son amant ou les cris de lamentation du dieu. Dans le second tome de la trilogie, c’est un palet qui frappe Hyacinthe à la tête. Désespéré, Apollon demande à Hadès de mourir mais le dieu des Enfers refuse. C’est pour se venger qu’Apollon décide de coucher avec Leucé, ce qui l’amènera à être transformée en peuplier comme nous l’avons évoqué précédemment. Deux autres mythes concernant Apollon sont évoqués dans la trilogie d’Hadès & Perséphone. Le premier est le massacre des enfants de Niobé. Scarlett St. Clair a voulu mentionner ce fait pour mettre en lumière la cruauté d’Apollon. Le Pseudo-Apollodore[32] raconte que Niobé est une jeune femme qui s’était moquée de Léto, la mère d’Artémis et d’Apollon et que, pour venger leur mère, ces derniers avaient assassiné froidement les quatorze enfants de Niobé. Le second est la compétition qui a opposé le dieu de la musique au satyre Marsyas. Cette compétition est évoquée dans le second tome de la trilogie (pp. 317-321) et reprend les éléments essentiels du mythe. Le Pseudo-Apollodore[33] raconte que Marsyas avait trouvé une flûte jetée par Athéna et s’était vanté d’être meilleur musicien qu’Apollon. Celui-ci avait accepté le défi. Après avoir vaincu le satyre, le dieu de la musique l’écorcha vif. Scarlett St. Clair modifie cette cruelle sentence. Elle fait intervenir Perséphone qui vient en aide au pauvre satyre et l’aide à fuir avant d’être écorché. L’autrice mentionne également le fait qu’Apollon a dû se mettre au service des mortels, même si elle ne précise pas que c’est à cause de la conspiration qu’il a mené avec Poséidon, Héra et Athéna pour enchaîner Zeus. Si le pacte que passe Perséphone avec Apollon dans le second tome de la trilogie pour sauver son amie Lexa plongée dans le coma est une invention de Scarlett St. Clair, il permet de mettre en lumière ce dieu célèbre de la mythologie antique et de réécrire certains des mythes qui lui sont associés.

            D’autres personnages de la mythologie Grecque sont mentionnés quelques fois, preuve que l’autrice est férue de légendes. Ainsi, nous avons déjà mentionné Asclépios qui donne son nom à un hôpital. Son histoire est évoquée dans le seconde tome, celui de ce demi-dieu tellement doué qu’il réussissait à ramener les morts à la vie (p. 280). Si, dans la trilogie c’est Hadès qui se plaint de son talent, dans les textes antiques, nous retrouvons souvent Zeus qui, inquiet de cette capacité surnaturelle, fait foudroyer le dieu de la médecine. Tout au long de la trilogie, sont également mentionnées les Moires, divinités du Destin, qui se sont plu à tisser ensemble le destin d’Hadès et Perséphone. Dans le second tome de la trilogie, nous croisons une pléthore de créatures mythologiques telles que Némésis, déesse du Châtiment et de la Vengeance divine, Hélène de Troie qui devient l’assistante de Perséphone dans le journal dans lequel elle travaille, ou encore Alecto, Mégère et Tisiphone, les Furies, ces trois divinités romaines – elles étaient surnommées les Erinyes dans la mythologie grecque –, déesses chthoniennes de la vengeance qui pourchassaient sans relâche les criminels. Arthémis, Athéna, Zeus, Poséidon, Arès ou encore les Amazones font également des apparitions rapides dans la trilogie.

            Si Scarlett St. Clair s’est largement inspirée de la mythologie antique pour ses romans, il faut toutefois noter qu’elle a inventé certains des éléments de son histoire. Ainsi, pour rendre plausible l’idée que les déesses et les dieux se soient mêlés aux mortels, elle imagine la Grande Guerre qui s’est terminée par la déchéance des divinités et a été suivie par la Grande Descente, ce fameux jour où les divinités sont descendues sur Terre. Certains personnages sont également entièrement inventés comme Gale transformée en furet par Hécate, Ian, forgeron qui avait les faveurs d’Artémis et est mort à cause de son talent, Mekonnen un ogre qui garde la boîte de nuit d’Hadès ou même Ilias, un centaure qui gère les affaires du roi des Enfers, même si ces deux dernières créatures ont bien été décrites dans de nombreuses légendes grecques. Certains éléments du mythe de Perséphone n’ont également jamais été référencés dans les mythes antiques. C’est le cas du marché que conclut Hadès dans le premier tome avec Aphrodite pour trouver son âme sœur ou encore du pacte qu’accepte Perséphone dans le second tome entre elle et Apollon pour sauver son amie Lexa d’une mort certaine. De plus, elle imagine des pouvoirs étranges à Perséphone qui fait apparaître des lianes et du lierre, et rajoute des cornes sur la tête de toutes les déesses et tous les dieux. Elle remodèle également un terme grec, l’aegis, transcription latine du grec qui veut dire « l’égide », le bouclier de Zeus, et qui devient, dans son roman une personne chargée de la protection de Perséphone, en l’occurrence l’Amazone Zofie. Elle fait de même avec le terme daimôn qui désigne, dans l’Antiquité grecque, une divinité indéterminée et qui devient, dans le second tome de sa trilogie, une créature des Enfers en la personne du daemon Milan, cuisinier en chef du palais d’Hadès.

            En conclusion, Scarlett St. Clair s’est largement inspirée du mythe d’Hadès et Perséphone pour sa trilogie. Même si certains éléments sont imaginés ou si certaines légendes de la mythologie antique sont greffées à l’histoire alors qu’elles ne concernent ni Hadès ni Perséphone, nous retrouvons les grandes trames du mythe. Tout comme chaque auteur antique avait sa propre vision et sa propre manière de raconter les mythes, chaque auteur contemporain réinvente les mythes à sa manière. À son tour, Scarlett St. Clair devient une « passeuse de mythes » pour reprendre l’expression de Maurice Sartre[34] et nous livre sa vision de la légende.

Emilie Druilhe

[1] Homère, Odyssée, X ; Hésiode, Théogonie, 912 ; Hymne homérique à Déméter ; Apollodore, Bibliothèque, I, 3, 1 et I, 5, 1-3 ; Hygin, Fables, CXLVI, CLXVII.

[2] Perséphone, Locatelli Kournswky L., Delcourt, 2017.

[3] Lore Olympus, Smythe R., Hugo BD, 2022.

[4] Perséphone prisonnière des enfers, Jimenes G., De Conno G., Nathan, « Petites histoires de la mythologie », 2013, L’enlèvement de Perséphone, Montarde H., Duffaut N., Nathan, « Petites histoires de la mythologie », 2012, Perséphone, reine des Enfers, Merle C., Livre de poche jeunesse, 2005, Déméter et Perséphone, Oriol E., Kaléidoscope, 2009.

[5] Cinquante nuances de Grey, James E. L., Le Livre de Poche, 2014 ; After, Todd A., Le Livre de Poche, 2016.

[6] Homère, Iliade, P. Mazon trad., Les Belles Lettres, Paris, 2012 ; Homère, Odyssée, Bérard V. trad., Les Belles Lettres, Paris, 1924.

[7] Homère, Odyssée, XI, 217.

[8] Hymne homérique, Humbert J. trad., Les Belles Lettres, Paris, 1936.

[9]  Hésiode, La Théogonie, Brunet P. trad., Le Livre de Poche, Paris, 1999, vv. 912-914.

[10] Ovide, Les métamorphoses, 4, 43-166.

[11] Homère, Odyssée, IV, 563-568.

[12] Homère, Iliade, VIII, 15.

[13] Homère, Odyssée, XI, 539, 573 et XXIV, 13.

[14] Hésiode, Théogonie, 912, Hymne homérique à Déméter.

[15] Homère, Odyssée, XI, 217

[16] Hymne homérique à Déméter, 439 ; Euripide, Héraklès furieux, 609.

[17] Homère, Odyssée, X, 504-540.

[18] Homère, Iliade, IX, 457.

[19] Homère, Iliade, XV, 187-191, Hymne à Déméter, 84-87.

[20] Homère, Iliade, V, 844-845.

[21] Callimaque, Erysichton.

[22] Hymne homérique à Déméter, 24-25.

[23] Hymne homérique à Déméter, 438-440.

[24] Homère, Odyssée, XXIV, 1-10.

[25] Hésiode, Les travaux et les jours, 59-82.

[26] Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, III, 14, 4.

[27] Homère, Odyssée, XXI, 195-305.

[28] Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, IV, 63, 4.

[29] Hésiode, Corpus hésiodique, fr. 280

[30] Euripide, Phaéton, frag. 781, 10-12.

[31] Ovide, Métamorphoses, X, 162-219.

[32] Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, III, 5, 6.

[33] Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, I, 4, 2.

[34] Sartre M., « Les chrétiens, passeurs de mythes », in Grèce : des dieux et des hommes. À quoi servent les mythes? L’Histoire, n° 389, juin 2013, p. 82-85.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Emilie Druilhe (13 février 2023). Hadès et Perséphone. Actualités des études anciennes. Consulté le 13 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tc82


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